Le CMCA et le PRIMED
Biyouna, marraine du PriMed 2015 © MEDiaKitab LD
La remise du PriMed 2015 organisé vendredi 11 décembre 2015 par le CMCA, récompensait des documentaristes pour l’originalité, la créativité, ou le courage de leurs réalisations, de ou sur la Méditerranée.
Le CMCA, Centre Méditerranéen de la Communication Audiovisuelle basé à Marseille a été créé en 1995 pour encourager la production documentaire de qualité diffusée par les télévisions des pays de la région méditerranéenne et pour promouvoir les réalisateurs et les professionnels.
Les missions du CMCA incluent l’information, la formation, l’aide à la co-production, et l’organisation, tous les ans du PriMed, Prix International du Documentaire et du Reportage Méditerranéen. Ce prix sélectionne et récompense des documentaires ou reportages, qui racontent l’actualité, le patrimoine ou l’histoire de la Méditerranée. L’association a aussi une fonction ressources, notamment via sa newsletter et via son site internet. La vidéothèque du site permet ainsi d’accéder à la liste des œuvres recueillies depuis 1994, ainsi qu’à une liste des festivals euro-méditerranéens.
La participation des lycéens de la région
Pour la 3ème année consécutive, Espace culture s’associait à l’événement au travers du programme « Averroès Junior ». Plus de 500 lycéens de la région s’étaient ainsi réunis le 24 novembre à la Villa Méditerranée pour devenir les jurés d’un des prix du festival.
Parmi les films présélectionnés cette année, beaucoup faisaient référence à l’actualité, avec le contexte post révolution des pays arabes, la crise grecque, le conflit syrien ou les 100 ans du génocide arménien…
Jonathan, Nathan et Baptiste, de la 1ère ES du lycée de Cavaillon © MEDiaKitab LD
D’autres documentaires abordaient des thématiques sociétales de fond, telles que le féminisme arabe, le pouvoir d’action de femmes immigrées en Europe, l’art et la folie… L’émotion véhiculée par ces histoires, témoignages et enquêtes faisait échos aux propres histoires des lycéens, notamment sur les questions arméniennes et du féminisme arabe. Jonathan, Nathan et Baptiste, de la 1ère ES du lycée de Cavaillon faisaient partie des lycéens qui avaient choisi de participer à l’événement. Ils en retirent le souvenir de débats vifs et animés après le visionnage des 4 films. Pour eux, l’intérêt réside aussi dans le lien avec des connaissances plus scolaires, comme l’Histoire ou les SES ou même leur propres lectures de l’actualité : « ces documentaires permettent de mettre un visage sur des faits que l’on connaissait déjà, mais qui nous paraissait lointains, théoriques ou compliqués, comme par exemple la crise grecque et le rôle du FMI ».
Le programme Averroès Junior s’achève par la remise des prix des lycéens
Remise des prix des lycéens en présence de Bernard Jaquier © MEDiaKitab LD
Catherine Schettini, coordinatrice d’Averroès Junior, confie avoir été particulièrement touchée par l’intensité des débats, cette année. Cette émotion était encore palpable lors de la remise des prix, en présence de l’actrice Algérienne Biyouna, à la Villa Méditerranée : émotion des 3 lycéens représentants lors de l’annonce du choix du film sélectionné : « Speed sisters » de Amber Fares ; émotion de l’équipe d’Averroès Junior elle même, qui rappelait le sens du projet Averroès dans une France encore sous le choc des attentats de l’année 2015.
Bernard Jaquier, président d’Espace Culture-Marseille, soulignait ainsi l’actualité de la pensée d’Averroès, par cette citation : « l’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, et la haine à la violence ». La même équipe annonçait aussi avec émotion la fin de ce programme, après plus de 10 ans d’activité, avec les artistes et enseignants de Marseille et de la région, mais son désir de lui trouver une suite pour répondre au « devoir d’apprendre, de comprendre et de transmettre ».