Tahani El-Gebali analyse l'Article II de la Constitution

Publié le

Alexandrie—Le Forum du Dialogue a accueilli le samedi 9 juin Mme Tahani El-Gebali, chancelière à la Court Constitutionnelle Suprême qui a donné une conférence sur le cadre constitutionnel de la mise en oeuvre de l'Article II de la constitution. Le séminaire a été présidé par Dr. Mohamed Refaat, professeur de Loi Constitutionnel, un des pionniers de la pensée législative et constitutionnelle en Egypte.

Mme El-Gebali a commencé son discours en analysant les différentes dispositions de l'article II qui a suscité dernièrement beaucoup de controverses parmi le peuple égyptien. Elle a présenté une brève introduction sur l'Histoire de la Constitution Egyptienne, elle a ajouté que la constitution a rédigé depuis trente ans, amendé depuis vingt-sept ans, en vigueur durant ses dernières longues années. Elle a devisé l'article II, en trois dispositions principales : L'Islam est la religion de l'Etat; la langue Arabe est la langue officielle de l'Etat et que les principes de la loi islamique constituent la source principale de législation. Cette troisième disposition a été toujours un point de controverse, a affirmé Mme El-Gebali.

Elle a souligné que le peuple égyptien n'a pas reçu la formation nécessaire en matière des questions légales, ainsi pour lui, seule la mise en œuvre d'un certain article est la seule preuve de fiabilité. Selon Mme El-Gebali, les crises politiques, économique et culturelles résultent de l'esprit d'extrémisme qui règne sur l'Egypte, ce qui affecte la nature du dialogue et des discussions suscitées dans la société.

Tahani El-Gebali, a passé en revue les trois dispositions de l'article II, et a affirmé que l'Etat dans son concept politique ne devait pas s'appartenir à n'importe quelle religion, en fait il s'adapte à la religion de la majorité. Elle a insisté sur le fait que l'Islam respecte la liberté de Culte dans la société. De là les autorités doivent veiller que les citoyens jouissent de la liberté de la croyance religieuse.

En ce qui concerne la deuxième disposition « La langue Arabe est la langue officielle de l'Etat », El Gebali a réclamé la préservation de la langue Arabe classique, qui devrait être utilisés dans les réunions internationales, les conférences et forums tenus sur la terre de l'Egypte, en tant que droit constitutionnel.

Concernant la problématique de la troisième disposition qui a suscité des controverses, Mme Gebali a proposé une approche historique pour comprendre cette disposition. La loi islamique était toujours la source principale de législation. Elle est en vigueur depuis les années quarante du siècle dernier. A cette époque la jurisprudence islamique était positivement perçue, ainsi que les autres lois positives comme la loi française. Preuve on ait que le législateur Egyptien a dérivé du Fiqh Chiite, la loi du Testament sine qua non , et personne l'a accusé de violer les droits constitutionnels. Elle a expliqué que le législateur a eu recours au terme «les principes de la Charia » et non au terme de « loi ou règlement », car ceci laisse la voie ouverte aux discussions et aux différentes interprétations.

Mme El-Gebali a ajouté que la Cour Constitutionnelle suprême a ratifié un principe très important, qui stipule la possibilité d'ijtihad (prenant une décision légale d'après une interprétation indépendante des sources légales) dans les questions controversées. Le législateur, a le droit de faire recourt à l''ijtihad, pour l'intérêt du peuple, or, la loi divine était conçue à l'origine pour la même raison. Elle a déclaré également que la Cour Constitutionnelle a adopté le principe du respect des lois et des règlements des non-Musulmans afin de mettre en vigueur le principe d'égalité devant la loi pour les concitoyens.

La conférence a été conclue par une séance des questions-réponses où l'audience a été invitée à commenter les idées de la Chancelière Tahani Al-Gebali


Partager

© Bibliotheca Alexandrina