Considérée comme une expression concrète de la culture d’une société, l’architecture est influencée par un nombre de facteurs, dont la politique, les souverains, l’économie, et surtout les textes littéraires reflétant les croyances. C’est ainsi qu’est née l’importance de discuter et d’étudier la manifestation des croyances spirituelles dans la littérature et l’architecture, vu qu’elles ont profondément influencé la synthèse, la forme, la signification et la production des textes.
Dans ce cadre, le Musée des Antiquités de la Bibliotheca Alexandrina (BA) organise une conférence intitulée « L’architecture islamique et les poèmes de Djalâl ad-Dîn Rûmî ». La conférence se déroulera le dimanche 22 avril 2018, à 13h00, à la Section de « L’Au-delà » du Musée au niveau B1, et sera animée par Dr Mai Hawass, architecte et chercheuse en architecture islamique.
L’intervenante procèderaà une étudeanalytique de l’architecture religieuse à travers les textes littéraires de Djalâl ad-Dîn Rûmî ; ce qui constitue une méthodologie basée sur la compréhension des caractéristiques du texte soufi, considéré comme une expression traditionnelle et classique de la sociétéà cette époque. De même, elle analysera l’architecture du XVesiècleà Bursa et au Caire, notamment celle des édifices religieux consacrés aux pratiques religieuses et aux prières. En effet, l’architecture peut êtreperçue comme les piliers de la voie de la sagesse qui aboutira à la fusion de l’âme en Dieu. Elle incarne les stations du voyage de l’âme vers Dieu comme décrites par Rûmî.
Djalâl ad-Dîn Rûmî, surnommé Mevlana (1207-1273), a essayé d’élucider la relation entre les mots et le sens, l’expérience et l’expression. Il a comparé la parole à la poussière sur un miroir (l’expérience sensorielle), résultant du mouvement du balai (la langue), et a décrit le vrai sens comme (l’esprit ou l’essence de l’histoire).
En 1251, avant que Rûmî ait écrit le Mathnawi (les Distiques), son amiJalaluddin Qaratay, le ministre d’Etat, a fondé Al-madrasa Al-Qartawiya qui, selon Anne Marie Schemmile, reflète les traits poétiques de l’œuvre mieux que toute autre explication rationnelle.