Le couple histoire / mémoire est, depuis une vingtaine d’années, au cœur de débats scientifiques, sociaux et politiques, qui culminent en ce moment même, dans la multiplication des revendications et des conflits mémoriels dont l’enjeu est l’affirmation ou la redéfinition d’identités plurielles. Jamais, sans doute, le rôle social et politique de l’histoire, comme mode d’écriture du passé, n’avait de ce fait été posé dans le débat public avec autant d’acuité, comme le montrent en France les prises de position contradictoires de la communauté historienne sur les « lois mémorielles » et le débat sur la mémoire coloniale.

Au-delà des cheminements très divers que ce phénomène a pris dans le monde, en fonction de contextes spécifiques (et ces contextes seraient à expliciter dans le cadre méditerranéen), deux grands systèmes de causalités ont été avancés pour expliquer ce « tournant mémoriel » qui s’est pleinement révélé dans les années 1990. D’une part les conséquences traumatiques des grands crimes de masse qui ont ponctué le XXe siècle, dont les ondes de chocs se sont répercutées de générations en générations. D’autre part la sensibilité des sociétés occidentales aux questionnements liés à la mémoire serait à mettre en relation avec un changement du rapport que ces sociétés entretiennent avec le passé et plus largement avec le temps ou, pour reprendre le concept proposé par F. Hartog, un changement de régime d’historicité (Hartog : 2003).

      


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Horaire de l'événement

Lieu Date de à Type d'Activité Entrée
Bâtiment Principal – Salle Flottante du 4e étage 1 - 3 septembre 2006 09:00 20:00 Discussion de table ronde Ouvert(e) au public